Joseph Pulitzer

Joseph Pulitzer est l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire du journalisme. Son nom est aujourd’hui synonyme d’excellence journalistique grâce au prestigieux prix Pulitzer, mais sa vie et sa carrière s’étendent bien au-delà de cet héritage.

Joseph Pulitzer : un immigrant ambitieux

Joseph Pulitzer est né le 10 avril 1847, dans une famille juive de Makó, une petite ville de l’Empire austro-hongrois (aujourd’hui en Hongrie). Son père était un homme d’affaires prospère, toutefois, des difficultés financières après sa mort précipitèrent la famille dans une période difficile.

En 1864, à l’âge de 17 ans, il immigre aux États-Unis avec l’ambition de faire fortune. Sans un sou en poche, ne parlant pas anglais, il rejoint l’armée de l’Union pour combattre lors de la guerre civile américaine, un choix qui marque son intégration dans la société américaine.

L’Ascension de Pulitzer à Saint-Louis

Après la guerre, Pulitzer s’installe à Saint-Louis, dans le Missouri, où il fait ses premiers pas dans le journalisme. En 1868, il rejoint le journal Westliche Post, un quotidien en langue allemande. Ses articles incisifs et son style direct attirent rapidement l’attention. Visionnaire, il devient bientôt copropriétaire du journal, démontrant ses talents d’entrepreneur et de rédacteur.

Son sens des affaires et son intuition journalistique lui permettent de racheter St. Louis Dispatch en 1878. Il fusionne ce journal avec le St. Louis Post pour créer le St. Louis Post-Dispatch, qui existe encore aujourd’hui. Ce quotidien adopte alors une ligne éditoriale qui défend les droits des citoyens, dénonce la corruption et promeut la transparence. Il devient rapidement l’un des journaux les plus influents de la région, posant les bases du style journalistique qui caractérisera Pulitzer toute sa vie.

Achat du New York World :  révolution de la Presse à New York

En 1883, Pulitzer réalise un coup décisif en achetant le New York World, un journal en difficulté. Il injecte dans ce projet ses propres idéaux et sa vision révolutionnaire de la presse. Sa mission est simple : rendre le journalisme accessible au plus grand nombre et utiliser les journaux pour informer, éduquer et divertir le public.

Pulitzer transforme rapidement le New York World en un phénomène populaire. Il introduit de nouvelles méthodes pour captiver l’audience, telles que des reportages d’investigation, des bandes dessinées, et des titres accrocheurs. Grâce à son sens du marketing et son style audacieux, le World connait une croissance fulgurante, atteignant plus de 600 000 exemplaires par jour en quelques années.

La croisade contre la corruption

Joseph Pulitzer se distinguae par son engagement pour un journalisme d’investigation de qualité, mettant en lumière des sujets négligés ou cachés. Il croit fermement que la presse avait un rôle fondamental à jouer dans la société en exposant la vérité et en agissant comme un « chien de garde » de la démocratie.

Sous sa direction, le New York World devient célèbre pour ses enquêtes sur la corruption et l’injustice sociale. Pulitzer n’hésite pas à engager des reporters pour mener des investigations approfondies et révéler les scandales, même au prix de s’attirer des ennemis puissants. Cette approche dynamique contribue à asseoir sa réputation et à donner au journalisme une nouvelle dimension de crédibilité et d’influence sociale.

L’antagonisme avec William Randolph Hearst

L’une des périodes les plus mouvementées de la carrière de Pulitzer est sa rivalité avec William Randolph Hearst, un autre magnat de la presse. Cette concurrence acharnée, connue sous le nom de « Guerre des journaux », marque la fin du XIXe siècle. Les deux hommes engagent leurs journaux dans une lutte pour attirer l’attention des lecteurs, utilisant des titres sensationnalistes et des récits dramatisés, marquant le début du « journalisme jaune » aussi appelé « journalisme sensationnaliste ».

Cette période est souvent critiquée justement pour son sensationnalisme, mais elle mit en lumière le pouvoir des médias dans la culture américaine. Bien que cette approche ait pu ternir temporairement la réputation de Pulitzer, il s’éloigne par la suite de ce style pour se concentrer sur un journalisme plus éthique et respecté.

Pulitzer, une vision du journalisme

Vers la fin de sa vie, Pulitzer développe une vision durable pour le journalisme, axée sur l’éducation et l’intégrité professionnelle. Il estimait que les journalistes devaient être formés pour comprendre les enjeux complexes de la société. En 1912, peu de temps avant sa mort, il consacre une partie de sa fortune à la création de l’École de journalisme de l’Université Columbia, à New York. Cette institution, l’une des premières de son genre, continue aujourd’hui de former des générations de journalistes.

De plus, il établit les bases du prix Pulitzer, qui deviendra un symbole de reconnaissance pour l’excellence en journalisme, en littérature et en musique. Ce prix perpétue son idéal d’un journalisme engagé et responsable.

L’héritage conséquent de Joseph Pulitzer

Joseph Pulitzer décède le 29 octobre 1911 à Charleston, en Caroline du Sud. Son héritage est omniprésent dans le monde de la presse. Son engagement pour un journalisme d’investigation rigoureux et son dévouement pour la vérité inspirent encore aujourd’hui les professionnels du secteur. Le prix Pulitzer demeure l’un des plus grands honneurs du journalisme, soulignant la quête de vérité et la responsabilité sociale des médias.

Pulitzer a joué un rôle déterminant dans la démocratisation de l’information et a permis à la presse de devenir un véritable pilier de la démocratie. Son travail a posé les bases du journalisme moderne et reste une source d’inspiration pour ceux qui défendent la liberté d’expression et le droit à l’information.

Journaliste

Un journaliste est une personne dont l’activité professionnelle est le journalisme. Un journaliste écrit des articles ou en fait une présentation pour une diffusion ou une publication dans un média de masse comme un journal, la télévision, la radio, une revue, un film documentaire ou sur l’Internet.

On parle également de reporter (de l’anglais : report, « rapporter ») car le journaliste rapporte des faits dans l’objectif d’informer le public.


 

Journalope

Le terme de « journalope » est utilisé de manière injurieuse ou a minima, de manière péjorative, pour désigner un journaliste.

Bien que l’étymologie du mot ne soit pas garantie,  journalope est probablement un mot-valise composé de « journaliste » et « salope« .

Pour le quotidien Libération l’utilisation de ce terme sur Twitter avant les années 2011-2012 est anecdotique. La fréquence des occurrence, principalement sur les réseaux sociaux, augmente à partir de 2017.

On attribue généralement, bien que nous n’ayons pu vérifier cette assertion, l’une des premières citations « notables » sur un forum de discussion à Maurice G. Dantec, en 2017.

Ce terme est souvent associé à celui de « merdias » qui désigne, avec le même tonalité très péjorative, les médias dans leur ensemble.